Le moustique-tigre commence à se réactiver

Cette espèce (Aedes albopictus) effectue une diapause (ou hibernation), au niveau de ses œufs, à partir de l’automne et jusque dans le courant du printemps. Le moustique-tigre commence à sortir de sa diapause actuellement, mais la densité de ses populations adultes – et de leur nuisance éventuelle – ne croît que progressivement. Il est déjà temps, notamment dans la période de confinement, de penser aux gestes préventifs et de les mettre en œuvre.

Les conditions de températures ne sont pas le seul paramètre à entrer en compte dans son réveil. La photopériode (rapport entre la durée du jour et la durée de la nuit) joue un rôle essentiel : dans nos régions tempérées, elle est jusqu’à maintenant le facteur limitant la sortie de diapause. Ainsi, depuis que le moustique-tigre a commencé son installation sur le territoire métropolitain français, en 2004, les toutes premières (et rares) larves n'ont pas été observées, pour les cas les plus avancés, avant la mi-mars et, en situation habituelle, à partir de courant avril. Le phénomène est ensuite très progressif, les effectifs de moustiques-tigres adultes ne devenant suffisants en nombre pour être perceptibles qu’à partir du mois de mai. D’ailleurs, le lancement par le ministère de la Santé du plan national antidissémination du chikungunya, de la dengue et du Zika est programmé, comme les années précédentes, le 1er mai.

Certes, des populations de moustiques-tigres non diapausantes peuvent avoir survécu (en serre, par exemple) et les températures douces récentes pourraient générer chez elles un regain d'activité. De même, les mises en eau de récipients ayant contenu des œufs non diapausants (pondus avant septembre 2019) puis qui ont été placés à l’abri peuvent, en cas de mises en eau, aboutir à l’éclosion et au développement de quelques moustiques-tigres adultes. Mais ces situations sont trop rares et éparses pour les considérer autrement que comme des exceptions locales.